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Mediavilla Sarah

Cauchemar en rose



Elle se réveilla, en ouvrant lentement les paupières. La lumière du jour pénétrait la chambre. En se retournant, elle remarqua qu’il n’était plus allongé à côté d’elle. Après s’être levée doucement, elle s’assit au bord du lit, et laissa ses jambes pendre dans le vide. Elle s'aperçut alors du verre, posé sur la commode. Elle fixa longuement ce verre, qu’il lui avait offert la veille, se demandant ce qu'il lui avait servi comme boisson.

Lorsqu’elle s’était enfin décidée à se lever, elle alla en direction de la salle de bains. Elle se rafraîchit le visage, puis se brossa les cheveux, et se regarda finalement dans le miroir. Avec le bout de ses petits doigts, elle effleura les marques sur son cou qu’il lui avait laissées la veille et les cacha à l’aide de ses longs cheveux blonds. Elle se frotta soudainement le front ce qui lui procura une douleur lancinante. Elle avait régulièrement de forts maux de tête.
 
Elle descendit lentement les marches, les unes après les autres, s’agrippant à la barre. Elle n’aimait pas les escaliers, ils lui faisaient toujours peur. Elle était effrayée à l’idée de pouvoir tomber et de se faire très mal. 
 
Lorsqu’elle descendit la dernière marche, elle éprouva un grand soulagement et puis passa devant la grande fenêtre qui avait vue sur la forêt. Cela ne faisait pas longtemps qu’ils avaient emménagé dans cette petite maison isolée, mais elle s’y plaisait. Dans ses anciennes maisons, elle ne pouvait pas sortir dehors. Puisque qu’il n’y avait pas de télévision ni de radio, pour passer le temps, elle aimait observer par cette fenêtre les feuilles des différents arbres changer de couleurs.
 
Arrivée à la cuisine, elle le vit. Il était assis sur la chaise, buvant une tasse de café et lisant son journal. Lorsqu’il remarqua enfin sa présence, il lui sourit et lui fit signe de s’asseoir sur la chaise à côté de la sienne. « Même le matin, tu restes si belle », dit-il. Elle rougit, il était à quelques centimètres de son visage: « Et tu sens si irrésistiblement bon..» Il caressait doucement sa cuisse et vint chuchoter à son oreille: « J’ai un petit cadeau pour toi. »
 
Après s’être absenté, il revint et lui tendit une petite boîte qu'il avait délicatement emballée dans du papier cadeau. Elle la prit, mais n’arrivait pas ouvrir l’emballage.
 
Vexée, elle lui demanda de le faire. Après qu'il l'eut déballé, elle ouvrit avec impatience le couvercle de la boîte et écarquilla les yeux. Elle contempla alors le collier en argent qui s’y trouvait. Celui-ci portait un diamant en forme de coeur d’une couleur rose pâle. « Le rose est ta couleur préférée, n’est-ce pas? », chuchota-t-il, « c’est pour me faire pardonner...» Il prit le collier et l’attacha autour de son cou avant de déposer un doux baiser à cet endroit. Elle frémit.
 
Soudain il se leva de sa chaise, et alla vers la porte d’entrée. Elle se leva à sa suite et lui emboîta le pas. Après avoir mis son manteau tout comme son chapeau, son regard s’arrêta sur elle. « Il faut vraiment que tu arrêtes d’être aussi mignonne.» Elle rougit, mais lui rendit un grand sourire. « Vraiment.. sinon cela me donne envie de..». Il ne finit pas sa phrase. Il se tourna vers la porte, l’ouvrit, puis se retourna vers elle: « Je dois aller travailler et te laisser seule pour un moment.. mais n’en profite pas pour faire des bêtises.» Il lui fit un clin d’oeil.
 
Soudain il la fixa droit dans les yeux avec un regard perçant. Gênée, elle baissa la tête. Il se pencha vers elle, lui leva la tête et lui chuchota délicatement à l'oreille : « Tu sais que je t’aime..? » Puis il se retourna et ferma finalement la porte à clé. Seule à présent devant cette grande porte, elle murmura ces mots qu’elle avait tant de mal à prononcer devant lui:
 
« Oui, je sais, je sais, Papa.»
 



Envoyé: 07:52 Sat, 17 March 2018 par: Mediavilla Sarah