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Da Silva Estevao Jeanie

Chant des anges déchus



Chant des anges déchus


Chant des anges déchus, 
Bannis pour avoir aimé l’inconnu,
Autre que le paradis, 
Car cela leur apportait plus de vie.

L’un d’entre eux,
Fortement rejetté par les siens pour un jour avoir été heureux,
Descendu sur terre, ailes arrachées 
Et avec le corps démasqué.

Il errait ainsi dans les rues, 
Se demandant comment il a pu descendre aussi bas des nues :
Lors d’une visite sur terre,
Il rencontra un champ rempli de vie et de lumière.

Sous ses yeux enchantés,
Se dressaient des fleurs majeusteusement de rose et de rouge teintées,
Parmi elles, une jeune fille chantait,
N’apercevant guère son unique spectateur qui écoutait.

Un cri surpris retentit de ses lèvres,
En apercevant un homme tout en blanc vêtu presque sorti d’un rêve.
Il s’excusa de son impertinance galamment,
Recevant en retour une révérence de haute courtoisie et de haut rang.

Sur sa tête reposa une couronne toute étincelante,
Et d’un doigt le pointant, il lui demanda d’une voix osante.
« Quel est donc ce bel objet qui orne vos boucles blondes d’argent ? »

« Un bel objet très lourd mais léger en même temps,
Valant très cher en or comptant mais bien pauvre en bonheur donnant. »
Un soupir s’échappa de ses lèvres luisantes,
L’ange lui, ne comprit pas ses paroles pourtant hautement savantes.

Prenant son courage à deux mains, la jeune fille, joues rosies, reprit sa chanson,
Pendant que l’ange l’écoutait, jouissant de chaque son.

Après ce jour, l’ange revint chaque jour sur terre,
Rejoignant la jeune fille en chanson, devenant ainsi un duo hors pair.
Leurs voix réunies, se complimentaient à la perfection,
Appelant involontairement des yeux mécontents à l’attention.

Un jour la jeune fille, rayonnant de joie,
Lui offrit le plus beau des cadeaux, une écharpe blanche en soie.
« De mes propres main, je l’ai tissée,
Pendant nuit et jour j’y ai travaillé,
Pour te le transmettre avec amour et sérénité. »

Il lui prit le présent de ses mains,
Des picotements inconnus lui montant jusqu’aux reins,
Une douleur lui serrant le cœur,
Tout aussi douloureuse que pleine de chaleur,
Tels des millions de papillons virevoltant en chœur.

Chaque jour il en apprenait plus sur les humains,
Sachant très bien, que cela était interdit par les saints.
Lui étant difficile d’abondonner le cœur de la jeune fille,
Il continua à la visiter au péril de sa vie.

Malheureusement, la jeune fille commença à venir de plus en plus rarement,
Toussant corps et âme à chaque mauvais mouvement,
Attirant le regard inquièt de l’ange au cœur et lèvres serrés.
« Ce n’est rien de bien grave mon cher,
Je suis d’autant plus malheureuse de ne plus pouvoir chanter avec vous même si le désir est là, dur comme fer.

Ne laissant à l’ange aucun temps de réflexion,
La jeunne fille lui pris la main, le guidant à travers les bois vers sa maison.
Une demeure ornée de végétaux et de matériaux des plus purs se tenait devant lui.
Couloir après couloir ils passaient, pour enfin arriver dans une chambre sans bruit.

L’ange se demanda pourquoi personne ne les croisa,
Alors que la jeune fille secoua la tête et lui répondit à douce voix.
« Mes ordres sont absolus,
Tout comme chaque mot qui sort de ma bouche et entendu et cru.
Me laisser seule et de ne pas me déranger, tel était mon ordre soit-en assuré. »

Sa voix, pleine de douceur, trahissait l’air plein de dignité capturant son visage innocent.
Avec des pas élégants, elle s’avança vers un piano majestueusement grand,
Ses doigts, fins et longs effleurèrent les touches avec délicatesse,
Produisant son après son sans cesse.
Aussitôt, dû à des toussement aussi soudains que brusques,
Ses doigts s’arrêtèrent de jouer, son visage amèr et fermé.

Jour après jour, l’ange se rendit dans sa chambre somptueuse, 
Où elle essaya chaque jour de trouver différentes activités joyeuses,
Lesquelles ne durèrent jamais bien longtemps,
Faute de temps, fatigue ou par la toux, l’essentiel cause du contre-temps.

La jeune fille qui jadis harborait toujours un sourire éclatant, 
Le perdit très vite au fil du temps.
Son visage devint plus pâle que neige.
Bientôt elle ne pouva plus bouger de son lit aux draps blancs et beiges.

Mais encore, la jeune fille ne perdit jamais ses yeux étincelants, 
A chaque fois qu’elle aperçut son ange au costume immaculant.
Malheureusement la présence de sa voix autrefois mielleuse n’était plus,
Mais nul besoin de mots quand les battements de leurs cœurs disaient déjà tout.

Cet amour naissant, était vu d’un œil chaleureux par ceux des croisants,
Involontairement capturant une fois encore les vils regards des cieux menaçants.

Bientôt l’ange compris que celle tenant son cœur captif n’en avait plus pour longtemps,
Elle comença à pointer d’un doigt sur les ailes dérière son dos, jusque là cachées de ses yeux vivants.
Ces ailes, pourtant présentes dès le début,
Ne peuvent être vu que par les mortels quand leur temps sur terre est dû.

Il n’avait dès lors jamais senti douleur pareille dans son cœur,
Alors dans sa tête seule une pensée lui tourmentait l’esprit,
Sauver la femme de sa vie de la mort à tout prix.

Il rechercha partout une solution,
Livres, parchemins, pierres mémoriales mais tout en vain malheureusement.
Rien jusqu'à maintenant ne pouvait l’aider, 
Mais qu’est-ce donc cette salle jamais visitée ? 

Il retourna aux cieux comme après chaque visite sur terre et 
Quand il posa pied sur terre, un commentaire lui parvint aux oreilles lequel et l’enchantit guère.
« Ô quel désespoir cela doit procurer,
De prendre l’âme d’un mortel pour qui l’affection a dépassé les limites imposées. »

Au fil du temps, il s’était immunisé contre la malice de ses cogénères,
Mais cela n’empêcha pas d’alerter l’hièrarchie mère,
A laquelle il avait voué servir en tant qu’ange apprenti,
Pour apprendre à prélever les âmes des mortels jusqu’à l’infini.

L’ange constata que son secret était ainsi à couvert,
Tout comme il savait quelle loi il avait transgressé en s’aventurant sur terre.
Il ne pouva regretter ni nier ce fait irréprochable,
Mais pourquoi donc, lui faisait on preuve de clémence aussi honnorable ?

Un jour, il fût convoqué à l’assemblée des anges supérieurs.
Fussillé par les regards de centaines de pairs d’yeux improbateurs,
Dès qu’il se posa devant ses frères et ses sœurs.

Il se senta aussitôt jugé sans avoir dit un mot, 
En sachant comment son cœur avait été mis à nu par tant d’inconnus aussi tôt.

Soudain, une voix hautaine résonna dans la salle,
Taisant et intimidant chaque être dans un silence colossal.
« Malgré tous les avertissements donnés et de te voir les ignorer, 
Nous sommes parvenus à un accord lequel nous annonceront sans tarder. »

L’ange, sachant qu’une punition pour son crime était inévitable,
Il ne pouvait que penser à la jeune fille et à son entourage aussi chaleureux qu’aimable.
Jadis, les anges l’auraient bani pour cela,
Mais que faire si tout ce qui l’importait était d’avoir sa bien-aimée dans ses bras ?

Etrangement aucun châtiment n’avait était pronocée,
Au lieu de cela, on lui proposa un marché.
« Tu t’es entiché d’une mortelle,
Pratiqué des sorts interdits sans gêne, 
Chercher à contourner le système de la Mort elle-même,
Et pour cela tu aurais été emprisonné même bani.
Toutefois, nous ne sommes pas denués de clémence,
C’est pourquoi nous te donnons une deuxième chance. »

Aussitôt, les sages paroles sortis de la bouche de l’Archange,
L’ange sentit de suite anguille sous roche mais se garda de montrer toute forme de méfiance.
Ainsi, l’Archange continua :
« Nous te pardonnerons tout acte de déviance envers les anges,
Mais pour cela il te faudra récupérer toi-même l’âme de la jeune fille et nous la rapporter en échange.
Demain à l’aube, la jeune fille rendra son dernier soupir,
Hâte toi donc, car en cas d’échec, il t’arrivera bien pire. »

Après ces mots entendus, 
L’ange se retrouva sans issue.
Mais il se rappela très vite que le temps était compté,
Et retourna sur terre auprès de sa bien aimée.

Dès son arrivé à son chevet, la jeune fille fille lui lança un regard aimant,
Que l’ange ne put s’empêcher de lui retourner avec un sourire hésitant.
Il resta auprès de son chevet jusqu’au soleil couchant,
Sachant très bien que sa belle ne verrait plus de soleil levant.

Toute la nuit il réfléchit à une solution,
Et quand il regarda les premiers rayons à l’horizon,
Il sentit les plumes de ses ailes doucement tomber l’une après l’autre sur le sol marbré,
Mais il ne bougea point, comme pieds et poingts liés.

Finalement, la jeune fille respira d’un bon coup, 
Tenant fermement la main de l’ange plus fort que tout,
Avant de lâcher un dernier soupir,
Pour ne plus jamais pouvoir lui sourire.

Il ne pouva se résoudre à suivre des ordres égoïstes,
Alors il fit ce que nul n’avait dès lors accompli en pratique.
Se baissant tout légèrement, il pressa les lèvres de la jeune fille au siennes,
Mais au lieu de lui aspirer son âme comme ordonné,
Il lui offrit la sienne sans hésiter,
Insufflant ainsi, une nouvelle vie dans son corps qui avant gîsait sans vie.

La jeune fille ouvrit enfin ses yeux étincellant de couleur,
Sa bouche murmurant des mots de douceur.
Mais avant que l’ange puisse jouir du bonheur de sa bien-aimée,
Les ténèbres s’envelopèrent autour de lui, lui rappelant de l’interdit bravé.

« Tu es une disgrâce parmis les anges,
C’était une grave erreur de t’avoir accordé telle deuxième chance.
A présent la vie donnée à cette jeune fille lui sera ôté immédiatement,
Quant à toi, l’exclusion définitive te sera châtiée sans espoir de rédemption. »

Maintenant, il se rapella de l’interdit perpétué,
De ses ailes qu’on lui a sauvagement arrachées,
De son corps nullement présent,
Car son âme imortelle lui fût également ôtée éternellement.

Il erra, encore et encore dans les rues,
Privé d’amour, de Dieu, et de tout ce qui était cher à ses yeux.

Soudainement, une plume traversa son corps transparant,
Une aura brillant de mille feux se tenait devant lui comme par enchantement.
Parmi la lumière il aperçut des lèvres famillières sur lesquelles se dessina un doux sourire rayonnant.
Autour des deux silhouettes, une mélodie résonait gentiment,
Des paroles d’une chanson ancienne qu’il reconnu à l’instant.

Chanson des anges déchus,
Bannis pour avoir aimé l’inconnu,
Autre que le paradis,
Car cela leur apportait plus de vie.

Vous qui avez bravé l’interdit,
Refusant d’accepter l’égoïste issue de sortie,
Nous vous apporterons une nouvelle vie,
Car le sacrifice d’autrui, 
Est un don béni.




Envoyé: 08:21 Sun, 5 April 2015 par: Da Silva Estevao Jeanie