Devenir un sapeur-pompier est une décision pour toute la vie. C´est ce que mon père, qui est aussi un pompier, m´a dit. Mais déjà à l´âge de huit ans, je savais que je voulais devenir un pompier, c´est pour ça que je me suis inscrit aux formations de base qui durent jusqu´à l´âge de 16 ans.
Au moment où on a 16 ans, on est déjà un sapeur-pompier et on peut aider durant les interventions. J´étais plein de motivation quand le commandant m´a donné mon biper et je me suis directement inscrit aux permanences.
Les premiers jours, on n´avait aucun incident de façon à ce que je me suis mis au lit et j´ai pensé que ça allait continuer de cette manière-là. Soudain je me suis réveillé à quatre heures du matin. J´étais encore dans un état de trance, jusqu´à ce que j´ai réalisé ce que se passe. J´ai entendu mon biper faire un bruit strident. Au moment où mon père a couru dans ma chambre et a hurlé qu´il y a eu un accident sur la rue principale de notre village. Une voiture a pété dans un arbre. Je me suis bondi et ai directement mis mon uniforme. Mon père et moi sommes roulé au bâtiment des pompiers, où il y avait déjà d´autres pompiers. J´étais vraiment excité, parce que c´était ma première intervention. Je me suis installé dans le camion et me suis mentalement préparé aux images que j´irais avoir devant moi. Mais ce que j´ai vu a dépassé toute mes attentes. C´étaient des images, que je ne vais jamais oublier et qui me procureront dans le futur des nuits blanches. J´ avais justement vu une voiture détruite, mais en m´approchant je l´avais reconnue directement. C´était la voiture de mon meilleur ami.
Mon cœur a battu comme un fou et j´avais déjà les larmes aux yeux. J´ai couru chez la voiture et j´avais vu mon meilleur ami évanoui et coincé dans la voiture. Il y avait partout du sang et j´ai justement pensé qu´il n´allait jamais survivre. En ce moment le sauvetage est venu avec des grandes ciseaux hydrauliques pour le sortir de sa voiture. J´ai aidé à ranger les pièces de la voiture.
Pendant tout ce temps, j´ai réalisé de plus en plus ce qui se passe, même si j´avais l´impression de faire un cauchemar, mais c´était la plus dure réalité.
Après la libération, l´ambulance était venue et mon ami s´est réveillé. Il a crié comme je ne l´avais jamais entendu. J´ai couru chez lui pour l´aider et ce moment-là, je ne l´ai jamais oublié. Tout son visage était couvert de sang et il avait partout de blessures. Il répétait ses cris de douleurs. Je lui ai dit tout allait bien se passer pour lui. J´étais comme traumatisé et j´ai justement regardé l´ambulance partir avec la sirène, qu´on a encore entendue du loin.
Et là, j´ai réalisé à quel point ma première intervention était un drame pour moi. Mon meilleur ami avait un accident cruel et personne ne savait, s´il allait le survivre ou pas. Je n´avais en ce moment pas envie d´entendre quelque chose des pompiers, mais je me suis juré que je ne veux jamais arrêter d´être un pompier, car c´est ma passion et j´éprouve le besoin d´aider des gens qui ont des problèmes, car je pense que si on était soi-même dans une situation précaire, on serait content si quelqu´un d´autre serait là.
Etre un pompier volontaire n´est pas un loisir, mais une passion qui peut diriger toute ta vie.