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Hoffmann Tim

La vie d’un chêne

 

Je suis né en 1729 (288 ans) et j’ai eu une vie très longue. Aujourd’hui je peux dire que j’ai vécu pendant un bon moment.

Je me rappelle ma naissance. Après quelques semaines je suis tombé sous la forme d’un gland de mon arbre mère. J’avais des milliers de sœurs et frères mais malheureusement la plupart n’ont pas survécu. Les uns étaient trop faibles et n’ont pas germé les autres étaient mangés par des sangliers, des chevreuils ou étaient cachés par un écureuil. J’avais une enfance très triste et difficile.

Mais après quelques années mes sœurs et frères se sont fait de la concurrence et moi j’étais au milieu. J’avais la chance d’avoir grandi très vite et d’avoir fait fortune. À 20 ans, j’ai dominé tous les autres de mon âge. J’avais des racines plus grandes, une cime plus belle et une vitalité surplombante.

Nous étions encore très jeunes mais nous étions déjà utiles pour une multiplicité d’animaux et de plans. Je me rappelle qu’il avait vingt-deux oiseaux qui ont couvé dans ma cime pendant ma jeunesse. Dans ce temps, la vie devenait de plus en plus dangereuse. En ce moment-là, j’avais déjà une taille suffisante pour être abattu des hommes et pour être brûlé dans la cheminée. J’avais peur quand j’ai entendu le bruit d’une scie à main et d’une hache.

Avec le temps je devenais de plus en plus gros, mais on éprouvait déjà les premiers signes du vieillissement. Il y avait des étés très secs et des printemps humides où je suis devenu malade. Ma vitalité se détériorait et les animaux le remarquaient. Le pic faisait des grottes dans mon tronc, ce qui me faisait très mal. Mais je devenais très important pour la biodiversité et j’offrais un abri pour pleine d’espèce animalières.

En 1914, j’ai vécu la période la plus difficile de ma vie. La Première Guerre mondiale ! J’ai essuyé des éclats de bombe. Dès lors, je suis devenu de plus en plus faible. Je me suis demandé comment les gens peuvent être si malfaisants et affreux.

Une trentaine d’années plus tard, le même jeu… J’ai oublié la joie de vivre et je suis devenu très labile avec le temps. Les insectes ont percé sous mon écorce et j’avais mal à perte de vue.

J’étais seulement encore une loque vivante mais au printemps 2017, je ne pouvais pas faire front au vent et je me suis abattu.


 




Envoyé: 22:32 Thu, 30 March 2017 par: Hoffmann Tim