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Dos Santos Veloso Da Silva Sylvia

Oui, je le veux!

 


Si seulement j’étais moins naïve. Si seulement je n’étais pas aveuglée par la colère… Certaines choses ne seraient jamais arrivées. Tu m’avais promis que quoi qu’il arriverait tu serais toujours auprès de moi… Je vois que notre destin nous joue des tours.

Pourquoi ne peut-on pas décider de notre avenir ?

 - Encore une journée comme les autres. Le soleil brille à ma fenêtre et les oiseaux chantent de tout leur cœur. Dois-je vraiment me lever ? On se sent tellement bien dans son lit, comme un escargot dans sa coquille… Bon, ne soyons pas paresseuse : 10h00. Ça va, je peux rester encore un peu au lit. Maintenant la date. Aujourd’hui on est le… Attends, sérieux !? On est vraiment le 14 février !? Je me précipite hors du lit et regarde le téléphone. 10h00, le 14 février ! Non, il doit vraiment y avoir une erreur. Vite le calendrier, 14 février, rendez-vous avec… Rendez-vous !?

Flûte, j’ai complètement zappé… Je ne suis pas digne d’être sa petite amie. Ça fait six mois qu’on sort ensemble. Six mois… Je me demande ce qu’il va m’offrir pour le Saint Valentin. Bon moi aussi, je dois réfléchir à cette question. Pourquoi pas des roses, tiens ? Non, trop bizarre à offrir… Bon passons, on va dire que j’ai encore le temps d’y réfléchir. Je ne sais même pas comment m’habiller! C’est très vexant de ne rien savoir ! Si je demandais conseil à ma mère ? C’est une experte. Mais comme je la connais très bien, elle va me répondre : « Pourquoi ne mets-tu pas la robe rose que je t’ai offerte pour ton anniversaire ? »

J’aimerais bien la mettre, si seulement elle n’était pas si courte !

« Lui », il m’aurait dit : « Je t’aime comme tu es et quoi qu’il arrive je serai la pour toi ». C’est tellement beau que de temps en temps, je m’étouffe dans ses mots. Sincèrement, je devrais le croire mais, je ne sais pas, j’ai tout simplement trop peur de lui donner ma confiance. Pourtant, je sais que je l’aime et que je veux être près de lui…Mais ces derniers temps je le trouve assez étrange. Il ne se comporte pas comme d’habitude. Peut-être parce que la Saint-Valentin arrive à grand-pas. Je crois que je ne devrais pas trop me faire de soucis à ce sujet.

Tiens, un sms ? À cette heure-ci ? Je regarde sur mon téléphone:
 

«Bonjour ma belle au bois dormant,

Sachant que tu dors encore,

Je voudrais t’inviter,

Près de la fontaine des vœux.

Espérant que tu ne sois pas en retard,

Car le rendez-vous est à 15 heures.

PS : Ne te fais pas trop de soucis pour les vêtements,

Tu es belle comme tu es ! ».


Bingo « Tu es belle comme tu es ». Je savais qu’il allait écrire cela. J’ai aussi le temps d’acheter un cadeau. Bon j’ai quand même la robe rose, ce n’est que pour une journée, ça ira. Je mets mes plus belles chaussures à talons.

 Je me regarde dans le miroir… Je me sens bien plus grande et pour une fois mes cheveux sont au top ! Je prends mon sac et mon téléphone. Je jette un dernier petit coup d’œil au téléphone. Treize heures trente ! Il faut que je me dépêche ! Je descends vite les escaliers on essayant de ne pas trébucher. (Eh oui, les talons, ce n’est pas pratique pour une course contre la montre) !

« Maman, je m’en vais, on se voit plus tard ! »

« Oui ma chérie, mais fais attention à toi, il y a… »

Je n’ai pas entendu le reste, espérons que ça ne soit pas quelque chose d’important. Maintenant le cadeau, pourquoi est-ce la chose la plus compliquée du monde à acheter ?!

3 magasins plus tard. J’ai trouvé le cadeau parfait ! J’espère qu’il aimera, ça vient du cœur. Je suis tellement impatiente de l’offrir. Maintenant, je dois aller au point du rendez-vous. Quelle heure est-il ?

14h30… 14h30 ! Olalala flûte, je vais être en retard ! J’ai passé tellement de temps dans les magasins, que je n’ai même pas vu l’heure passer ! J’espère que j’arriverai à temps !

15 heures et le temps passe encore. Bizarre, pourquoi n’y a-t-il personne au parc ? Normalement il est plein de monde. Ça doit être le mauvais temps. Il fait gris, mais j’espère qu’il ne pleuvra pas. Sinon je serai déçue de cette journée.

Je suis près de la fontaine des vœux, mais il n’est toujours pas arrivé ! Je n’aime pas qu’on me fasse attendre ! C’est la pire des choses qu’on puisse me faire et en plus je suis toute seule dans le parc. C’est tellement silencieux qu’on entend le bruit des arbres secoués par le vent. Une brise légère fait voler mes cheveux en arrière. J’entends le bruit de l’eau qui coule de la fontaine. On dirait un orchestre en plein milieu de la forêt.

La fontaine ressemble à un petit ange, avec un arc. La flèche vise au nord du parc. Une légende raconte que c’est au nord de ce parc que les gens tombent amoureux et se marient. C’est vraiment magique et vrai, car c’est ainsi que mes parents se sont rencontrés. Si je faisais un vœu en lançant une pièce dans la fontaine ? Je ferme les yeux… Mon vœu est…

Quelqu’un m’attrape par derrière, me met les mains devant mes yeux. Je panique, je hurle.

« Eh calme-toi !, c’est moi ! »

« Thomas, c’est toi ? »

Il enlève ses mains. Je me retourne et il me sourit.

« Tu m’as fais peur ! Je ne veux plus jamais que tu me fasses une aussi mauvaise blague ! Elle est de très mauvais goût ! »

« Je suis désolé. Je ne voulais vraiment pas te faire peur. Je voulais juste te faire une surprise. Tu me pardonnes ? ».

« Une surprise ? Super, elle a vraiment fonctionné ! Te pardonner ? Je ne sais pas, je dois réfléchir… ».

Son visage s’est assombri. Il s’est approché de moi… Trop près… Et là, il m’a embrassé. Très fort même ! Il me faisait mal et l’air commençait à me manquer. J’essayais de le faire reculer, mais à chaque fois il me serrait encore plus fort. Alors, je l’ai mordu à la lèvre inférieure et je l’ai poussé de toutes mes forces… Il est tombé par terre… J’ai reculé. Je me suis sentie tellement mal. J’espère que je ne lui ai pas fait mal.

Thomas me fixait, il me regardait, comme s’il allait me tuer. En se levant, il ne me lâchait pas des yeux. Le sang coulait le long de son menton. Que va-t-il me faire ? Dois-je fuir ?

 Je suis sur place, paralysée. Non, je suis terrorisée. D’un coup Thomas commence à rigoler. Il m’effraie, je ne l’ai jamais vu dans un état pareil.

« Je ne savais pas que tu pouvais être une petite… Brute. Tu sais, ça me plaît! »

« Je ne le suis pas ! Tu m’as fait mal ! Tu peux être vraiment méchant. Je te déteste ! »

J’ai vraiment dit cela ? Non, je ne voulais pas… Je commence à pleurer. Thomas est sous le choc… Bouche bée… Il veut m’enlacer, mais je le repousse. Je ne veux pas qu’on me touche. Je suis effondrée. Tu m’as dit qu’on resterait toujours ensemble, quoi qu’il arrive ? Alors où sont les actes ? Où sont les preuves ? J’avais encore un peu d’espoir, tu sais cela ? Pourquoi ça tombe sur moi ? Tu parles d’une surprise : si c’était pour me terroriser c’est réussi ! Tu sais bien pourquoi je n’aime pas qu’on me fasse peur. Après ce qui est arrivé à mon grand-père…

 Je laisse tomber le cadeau que j’avais en main. Le cadeau que je voulais lui offrir. Je fonds en larmes Je ne sais plus quoi penser. Thomas réessaie de m’enlacer. Je le repousse de nouveau et je commence à courir.

« Natasha ! »

Non, il n’y a pas de Natasha qui tienne. J’ai tellement mal. Voilà c’est la journée parfaite pour Saint Valentin : que la vie peut-être cruelle !

Ce parc est immense, des arbres de partout ! Je veux voir de la lumière. J’arrive enfin vers la sortie. Je vois… Je vois que le parc est encerclé par des policiers. Que se passe-t-il ?

Je me cache derrière un arbre et j’entends un policier :

 « Alors, il n’y a plus personne dans le parc ? »

« Négatif monsieur, il n’y a plus personne. Il ne manque plus qu’à le capturer »

« Exactement, plus aucune chance de fuite cette fois. À nous deux Zakary Mudovick! »

 Je repense à ma mère qui allait me dire quelque chose ce matin ! Thomas est aussi en danger ! Comment aller le prévenir ? Je ne peux pas y aller tout seule, je suis impuissante face un meurtrier…

 « Alors ma biche on s’est perdu en plein central parc ? »

Sueur froide. Je me retourne… Alors, c’est lui Zakary ? Il a des cicatrices sur le visage.

 « Je crois que je vais m’amuser aujourd’hui, tu ne trouves pas ma biche ? »

D’un geste rapide il me prend la main et me tire vers lui pour partir. J’essaye de le repousser, en vain. Il est trop puissant. Alors je lui mords la main et il commence à hurler. Il me donne un coup de poing au visage et je tombe par terre, mais d’un coup je me relève et cours vers les policiers.

 « Que faites-vous là ?! Sortez vite, il y a un meurtrier en liberté dans le parc ! », me crie un agent de police.

J’étais figée sur place. Le meurtrier… Il est là…

« Venez-ici ! » criait l’agent.

Venir… ? Je ne peux pas, j’ai trop peur… Tout d’un coup j’ai senti des pas derrière moi. Il marchait vers mois et puis… « NATASHA ! » Un son très bruyant de coup de feu.

C’est fini… Suis-je morte ?... Si je le suis… Pourquoi je n’ai pas senti de douleur… ? Je me retourne… Thomas… Pourquoi ?

Je cours vers lui. Thomas !

 -Je t’ai promis que je resterai toujours près de toi. Je le serrai dans mes bras. Je le touchais, ma main posée sur son visage. Il était froid et pâle…

« Natasha,… dans ma poche ».

Dans sa poche ? Je me dépêchais de prendre ce qu’il voulait. Une petite boîte. Je l’ai ouverte… Une magnifique bague en diamant. Je pleurais. Thomas souriait. J’ai compris ce qu’il voulait dire.

« Veux-tu être ma femme ? Oui, je le veux Thomas. Reste avec moi, s’il te plaît »

Ses yeux étaient posés sur le miens et se fermaient petit à petit. Mes larmes ont coulé, sont tombées sur sa joue. J’ai senti des coups de feu et des hurlements. Les policiers me parlaient je crois, mais je ne comprenais pas ce qu’ils disaient. Il me semblait que tout s’était arrêté. Les nuages gris eux aussi commencent à pleurer. J’ai passé ma main sur ses cheveux. Un moment je me suis arrêtée. Je venais de comprendre qu’il ne respirait plus.

« Natasha » Une voix… Mais d’où vient-t-elle ? « Natasha » ? Est-ce que c’est un rêve ?

Je transpirais de tout mon corps. Je regardai autour de moi : Ma chambre ! Quatre murs et une porte, ma grande fenêtre ! Oui, je suis dans mon lit. Thomas m’enlace.

« Est-ce que ça va ? Je crois que tu faisais un horrible cauchemar. »

Thomas… Oui c’est sa voix… Thomas !

« Thomas ! Je t’aime, je ne veux jamais te perdre. Reste toujours auprès de moi ! »

J’enlace Thomas. Je sens qu’il n’a rien compris à ce qui se passe, mais il sourit. Je regarde mon réveil sur la table de chevet… 14 février, 10h00. Thomas met ses mains sur mon visage puis me regarde droit dans les yeux. Il me tend une petite boîte noire… Il l’ouvre… Une bague en diamant !

« Veux-tu m’épouser ? »

« Oui, je le veux !»




Envoyé: 17:15 Wed, 1 April 2015 par: Dos Santos Veloso Da Silva Sylvia