Tropfen in der Nacht // Gouttes Nocturnes

La ville est plongée dans le noir, sauf l’une ou l’autre lumière qui illumine encore timidement l’un ou l’autre bar. Distraite, j’écoute le bruit des grosses gouttes tombant sur le toit de ma voiture. Le son a une notion destructive, voire agressive, et pourtant cela me paraît très rassurant. La radio diffuse une espèce de musique de jazz, irritante mais en même temps hypnotisante. Je me concentre sur la route. Vu l’heure, elle est vide à part quelques véhicules perdus. J’adore de conduire à travers l’obscurité déserte. Cela me rappelle ma mère qui a vécu toute sa vie en rase campagne et qui, en conséquence, avait toujours cette peur incertaine de ce qu’elle imaginait être la ville. Ce qui valait pour la ville valait, dans sa logique, tout aussi bien pour le noir ; par cela, elle insistait péniblement sur ce que je ne sorte plus après le coucher du soleil. Ma mère connaissait pas mal d’histoires des jeunes filles qui s’étaient fait violer par quelque homme ivre. Que je me rende compte de cela faisait naître en moi une colère démesurée contre tout et n’importe quoi. En tant que jeune fille, je m’étais juré de ne jamais tomber amoureuse de quel homme que ce soit.

Me voilà dix ans plus tard, seule et malheureuse dans une petite voiture italienne en pleine nuit. Jamais je n’aurais pensé que la vie de célibataire pouvait comporter des moments aussi durs.

Häuser fliegen vorbei. Häuser, Laternen, Appartements. Mit jedem Kilometer werden sie höher und teurer. Durch die verregnete Glasscheibe beobachte ich die Welt, wie sie an mir vorbeizieht. Der Asphalt unter mir beschwert sich spritzend über das Gewicht der Gefährte, die auf ihm rumdröhnen. Schuldbewusst ziehe ich den Bauch ein, um ihn weniger zu quälen. Wahrscheinlich hätte ich zu Hause bleiben sollen. Die Nacht bricht herein, die Stadt wird deutlicher. Ein Lichtermeer am Horizont. Es entsteht ein grotesker Kontrast zum Inneren des Busses, wo Stühle und Fensterscheiben unter dem lautstarken Schuften des Motors erzittern. Ein Sammelsurium von Gerüchen drängt sich auf: Staubige Sitze, Feuchtigkeit, Schweiß, Benzin. Ich wundere mich immer wieder, warum mir das Busfahren Spaß macht.

Le feu vert passe au rouge, je ralentis brusquement. Trop profondément plongée dans mes pensées pour m’intéresser à la rue. Je sais bien que c’est irresponsable de conduire dans un tel état d’esprit, mais je m’en fous. Le risque d’un accident est pour moi le seul charme des voitures. Je veux vivre en me sentant vivante, et tant pis si j’en meurs. Au moins, je ne serai pas morte d’ennui comme ma mère.

Un bus s’arrête à côté de moi. Je le suis du regard, tourne ma tête légèrement en haut pour voir le passager qui ne cesse de me fixer. Il s’agit d’un mec d’une vingtaine d’années, à la barbe d’artiste et aux yeux rêveurs. C’est très certainement un poète ou, au moins, un chanteur. Je décide qu’il doit être amoureux de moi parce qu’il ne m’a encore pas quitté des yeux à travers le vitrage. Ma mère aurait eu peur si elle se trouvait à ma place, mais moi je me sens tout à fait à l’aise. Rien de plus reposant que d’imaginer des vies menées par les autres.

Wir halten an. Verwundert schaue ich nach draußen, merke erst jetzt, dass wir bereits bei der ersten Ampel der Innenstadt angelangt sind. Die aus der Dunkelheit stürzenden Wassertropfen werden von Laternen mit Neonröhren erhellt. Fallende Lichtkügelchen. Müde verfolge ich die Bahnen, die sie über die Außenseite des Busfensters ziehen. Als der Bus wieder anfährt, fällt mir der Fiat auf, der sich hinter uns einreiht. Es ist ein schönes Auto, doch viel Zeit, es anzuschauen, bleibt mir nicht.

Le feu change de nouveau de couleur. Je me dépêche à appuyer sur le champignon en vue de la camionnette qui est apparue derrière moi. Sans trop réfléchir à la destination que j’avais initialement prévue, je suis le bus indiquant un embranchement à droite. Peu de temps plus tard, il s’arrête à une station de bus et l’homme barbu sort. Spontanément, je décide de garer ma voiture près du trottoir. En coupant le moteur, je guette le mec à travers les miroirs. Il reste immobile : Sa barbe d’artiste toute mouillée, ses yeux rêveurs tournés vers le ciel, comme s’il y voyait des étoiles. Je me demande si lui aussi, il est tout bouleversé par notre petite rencontre. Je le souhaite de tout cœur, comme le font les femmes désespérées dans les mauvais films d’amour. Moi la princesse, lui le prince qui viendra me chercher – peut-être, un jour, s’il en aura envie. Ce rôle m’enrage encore, même si je ne suis plus adolescente. Brusquement, j’ouvre la porte et me dirige vers le beau type.

An der nächsten Bushaltestelle steige ich aus. Ich habe keine Ahnung, wo ich bin, noch, wo ich eigentlich hinwill, doch das Gefühl des nächtlichen Regens auf meiner Haut genügt mir. Die abgestandene Luft in meinen Lungen wird von feuchtem Sauerstoff ausgetauscht, gemischt mit den Abgasen einer Stadt. Mit einem Spritzen setzt der Bus seine Reise in die Ferne fort. Ich lege den Kopf in den Nacken. Die Tropfen waschen das Gefühl des überhitzten Busses von meinem Gesicht. Ich schließe die Augen.

„Bonsoir, ça va?“

Ich öffne meine Lider und sehe einen Engel. Blinzelnd stelle ich fest, dass der Engel eine sprechende Französin ist. Obwohl ich kein Wort verstanden habe, beschließe ich spontan, zu nicken. Sie lächelt und spricht weiter, während ich fasziniert ihre Gesichtszüge betrachte.

„Vous me reconnaissez, n’est-ce pas ? Vous, l’homme de l’autobus, et moi, la fille de la vieille fiat.  Ce ferait un beau titre de roman, non ? Enfin, un peu kitsch, mais bon, c’est comme ça les romans d’amour, ne vous trouvez pas ? “

Ich verstehe Fiat und Kitsch und schüttle entschieden den Kopf, in der Hoffnung, ihren Lippen noch mehr Worte zu entlocken. Sie geht dermaßen sanft und rhythmisch mit ihrer Sprache um, als hätte sie ein Gedicht auswendig gelernt. Vielleicht spricht sie gerade den Text, den der Himmel ihr auferlegt hat.

„Et me permettrez-vous donc de demander pourquoi ? “

Der Regen strömt allmählich meinen Nacken hinunter. Unwillkürlich zucke ich zusammen, als die Kälte meinen Rücken erreicht. Sie lächelt mich an.

„J’ai l’impression que vous êtes un peu timide, dites-le-moi si je me trompe. “

Kurzes Schweigen, dann wird ihr Gesichtsausdruck nachdenklich. Die Art, wie sie ihre schmalen Augenbrauen zusammenzieht, ist unwiderstehlich.

„Vous savez, dès le premier moment que je vous ai vu, j’ai su immédiatement que vous êtes différent des autres hommes. Les autres, ce sont tous des barbares, si cruels et si…crus, vous comprenez ? Mais vous, non. Vous avez de la patience, vous êtes… sensible, c’est ça le mot ! Et puis… et puis les autres, ils parlent tous beaucoup trop sans vraiment dire quelque chose, mais pas vous, vous êtes un homme qui écoute, qui réfléchit ! Au fait, moi je n’en sais rien, mais à mon avis, vous êtes un poète. Ai-je raison ?“

Betäubt von ihrer Stimme trete ich einen Schritt vor, blicke ihr tief in die Augen; so lange, bis ihr ein nervöses Lachen entfährt.

„ C’est bon maintenant, vous pouvez reculer. Ce serait bien préférable. “

Ich kann die Spannung zwischen uns förmlich spüren. Das Einzige, worauf ich jetzt noch warte, ist ein Zeichen vom Himmel. Sie erhebt die Stimme.

„Monsieur, ça vous dérangerait de reculer un peu, s’il vous plaît ? “

Unsicher, ob das schon das Zeichen vom Himmel war, rücke ich noch ein kleines Stückchen näher, jederzeit bereit, auf einen Protest ihrerseits einzugehen. Von nahem wirkt ihr Gesicht blasser als zuvor. Ihre Augen schauen mich unverwandt an, ich tauche tief in ihren Blick ein und verliere mich darin. Als meine Lippen ihre fast berühren, trifft mich plötzlich ein heftiger Schlag. Ich taumele und stürze zu Boden. Eine Weile ist alles schwarz, dann überkommt mich eine Welle des Schmerzes. Benommen aufschauend erkenne ich ihr Gesicht, das zwischen Wut und Erschrockenheit schwankt.

„Bon, de toute façon il faut que j’m’en aille maintenant, désolée.“, flüstert sie zärtlich und huscht eleganten Schritts in die Richtung eines Fiats. Nach einem Moment der Überraschung rappele ich mich auf und humpele ihr hinterher, in der Hoffnung, ihre Nummer zu ergattern, doch sie hat sich bereits in ihren Wagen gesetzt und braust vor meinen Augen in die Nacht hinein. Sprachlos hinter ihr her starrend reibe ich mir das blutende Gesicht. Dann verliere ich mich in den regnerischen Tiefen der Stadt.



news created by Eline Klaassen: 06.06.2021