Un geste peut tout changer

Un geste peut tout changer 

 

Le ténébreux qui se nomme Arthur prit la main de sa meilleure amie blonde et la posa sur son torse à l'endroit où est enfoui sous sa peau chaude et basanée, le coeur du jeune homme palpitait inlassablement, adoptant un rythme effréné en présence de sa partenaire. 

- Dis-moi Louane. Pourquoi est-ce que mon cœur ne cesse de battre si fort lorsque tu es avec moi ? Interrogea le jeune homme, innocemment.

La blonde fut prise de rougeur, imaginant la scène d'un tout autre point de vue. Elle aurait aisément pu retracer le contour des muscles fins de son ami qui lui faisait tourner la tête. Elle aurait facilement pu mettre sa main libre sur la joue de son vieille ami et la caresser timidement à l'aide de son pouce. Elle se voyait ensuite poser ses lèvres sur les siennes, scellant leur amour d'un premier baiser tourbillonnant. Ils se serraient séparés à bout de souffle, reprenant à peine leur respiration. Ils auraient probablement recommencé, se découvrant mutuellement. Et ils auraient échangés leur amour dans de tendres mots et caresses qui signifieraient tous. Elle aurait voulu qu'il l'enlace, la serrant fortement contre son torse chaud. Elle aurait voulu sentir sans cesse son doux parfum. Elle aurait souhaité pouvoir le contempler des heures sans n'avoir à se justifier.

Mais ça n’arriverait pas, après tout, elle le savait. Alors pourquoi n’arrivait-elle pas à se sortir ce genre de pensées de la tête ? Pourquoi cela sonnait-il comme une évidence à ses oreilles ? Pourquoi ne s’était-elle jamais projetée sans son sauver dès l’enfance.

Ça avait toujours été lui et seulement lui, jamais aucun autre. Le seul et unique à ses yeux, l’imbécile qui avait réussi à voler son cœur. Celui qui était toujours venu à son secours, peu importe la situation. Celui qui avait séché ses larmes dans les pires moments de sa vie. Celui qui l’avait supporté peu importe ses humeurs et les coups qu’elle lui octroyaient. Celui qui avait su la faire rougir d’un simple sourire, l’idiot qui lui avait offert une si belle vie. C’était Arthur Caballe et jamais aucun autre homme ne pourrait le remplacer.

Alors sans répondre à la question de l’homme qui occupait ses rêves, elle approcha doucement son visage du sien, cédant à ses désirs les plus secrets. Se laissant guider par un murmure de son inconscience. Elle voulait réaliser ce qu’elle attendait depuis si longtemps.

Il ne bougeait pas, trop surpris par la situation. Qu’était donc en train de faire Louane ? Cela ressemblait à ce que sa sœur, Liliane aurait décrit comme un baiser. Voulait-elle l’embrasser ? Il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Ça lui ferait trop mal de se rendre compte qu’il s’était encore imaginé quelque chose. Il ne voulait pas que ce qu’il ressente, sans vraiment savoir ni ce que c’était, ni comment il en était arrivé à tenir aussi fort la blonde, le blesse.

Il avait en face de lui la seule femme qui n’eut jamais compté à ses yeux en étant autre chose que sa famille. La seule à avoir vu en lui, plus qu’un homme idiot et têtu. La seule à n’avoir jamais douté de lui. Tant de fois, il l’avait vu pleurer, le laissant seul spectateur de la peine qui la rongeait. Tant de fois, il l’avait vu être sous-estimée voir même rabaissée alors qu’elle était forte. Il l’avait toujours vu telle qu’elle était réellement : Une jeune femme forte et sensible, prête à tout pour protéger ses proches. Une femme pleine de courage et de détermination. Une femme si exceptionnelle.

Elle était la première femme qu’il avait considérée comme telle, la première qui avait su le captiver avec autre chose que des disputes. Il aimait l’écouter parler pendant des heures sans jamais qu’elle ne s’arrête. Sa voix résonnant mélodieusement comme une douce chanson à ses oreilles. Il aimait son odeur, un parfum de vanille qu’elle laissait derrière elle à chacun de ses pas. Il aimait la manière qu’elle avait de toujours exprimer ce qu’elle ressentait en voulant épargner ses amies. Il aimait toutes ses qualités qu’il pouvait lui trouver et tous ses défauts si jamais il parvenait à lui en dénicher.

Liliane lui avait dit que c’était de l’amour. Mais que c’était un amour différent de celui qu’il éprouvait pour ses amis, sa famille ou même sa nourriture. Elle lui avait dit que l’amour que le ténébreux vouait à la blonde était un amour unique, quelque chose de spécial et de plus intime. Sur le moment, il n’avait pas tout saisi, mais maintenant qu’il était enfin seul avec elle, il commençait à comprendre l’ampleur de ses sentiments envers elle.

Et tandis qu’il posait enfin des mots sur ce qu’il ressentait depuis si longtemps, les douces lèvres de sa bien-aimée se posèrent sur les siennes. Il fut d’abord surpris, se laissant guidée dans ce terrain inconnu pour lui. Tout autant qu’il l’était pour elle. Puis il posa sa main sur sa joue, approfondissant timidement le baiser. La jeune femme passa une main sur sa nuque qu’elle se mit à caresser doucement, d’une main hésitante.

Cette sensation était nouvelle pour chacun d’eux, c’était leur premier baiser et ils découvraient ce qu’était réellement l’amour ensemble. Cette première expérience était inoubliable.

La blonde entrouvrit ses lèvres invitant son amant à venir enlacer sa langue, ce que ce dernier accepta aussitôt. La main de Louane remonta de la nuque du ténébreux à ses cheveux où elle passa ses doigts. Ils étaient si doux et agréable à toucher. Elle les tira légèrement incitant l’homme en face d’elle à intensifier encore le baiser. Leurs langues s’entrelaçaient, valsant à une cadence effrénée. Leurs souffles se faisaient court, les deux arrivant au bout de leur ressource. Leur fouge commune transparaissait dans les derniers instants de partage, s’extériorisant par leur passion. Arthur attira fermement la jeune fille à lui avant de rompre doucement leur échange.

Ils reprirent leur souffle tandis que la blonde profitait de l’étreinte chaude et puissante de son meilleur ami en se blottissant un peu plus contre son torse. Elle se sentait apaisée et à sa place comme si tout avait toujours dû être ainsi, un peu comme si elle avait été créée pour se retrouver à cet endroit à ce moment précis, elle en était satisfaite. Elle était presque entièrement comblée mais la partie qui demandait le plus de courage restait à venir. Elle avait fait le premier pas pour ce baiser et il avait été plus parfait que tout ce qu’elle aurait pu s’imaginer.

Mais elle s’inquiétait de sa déclaration. Aurait-elle assez de courage pour tout lui avouer ? Et c’est là que la réalité des choses-là frappa de plein fouet, elle était amoureuse d’Arthur. N’importe quel garçon ou homme aurait déjà dû comprendre les sentiments qu’elle éprouvait à son égard, tous sauf lui. Il était si innocent et adorable, mais il ne connaissait rien en l’amour. Savait-il au moins ce qu’était ce sentiment ? Savait-il faire la différence entre son amour pour la nourriture et celui pour ses amis ? Liliane lui avait peut-être expliqué, elle l’espérait de tout son cœur.

Des rougeurs cramoisies apparurent sur ses joues tandis que ce flot de questions défilait dans sa tête. Il fallait qu’elle lui dise, qu’elle lui révèle ses émotions les plus secrètes. Elle fut tout à coup assaillie de nouveaux doutes. Et s’il s’était juste laissé aller ? Et s’il ne considérait pas ça comme quelque chose d’important ? Et s’il ne l’aimait pas ?

Cette idée lui était terrifiante. Et la blonde ne put s’empêcher de se détacher de l’étreinte protectrice de l’homme qu’elle aime.

Ce dernier d’abord surpris, se ressaisit bien vite en la plaquant contre lui, l’enlaçant de ses deux bras avec tendresse.

-Louane…Ne t’en va pas, s’il te plaît…

Sa voix était plaintive comme une supplication silencieuse et s’élevait dans un murmure. La jeune femme n’osait pas bouger, de peur de rompre cet instant si merveilleux et la bulle qui les entourait. Elle avait l’impression d’être la seule personne à ses yeux et ce sentiment lui procurait un bonheur si intense qu’elle ne pouvait le décrire. Le souffle chaud de son meilleur ami soulevait légèrement les quelques mèches rebelles situés en haut de son crâne. Et tandis qu’il reprenait la parole d’une voix rauque et envoûtante, la jeune fille sentait son cœur bouillonné

-Je…

Il hésitait ne trouvant pas les mots, puis il sut. Il sut exactement ce qu’il ressentait et ce qu’il devait dire.

-Je t’aime Louane Alvarez…Mon cœur ne bat que pour toi.

La jeune femme n’osait y croire. Était-ce vraiment réel ? Elle manquait de souffle, ne pouvant répondre. Les mots lui manquaient et elle était incapable de bouger, paralysé par l’émerveillement qui la parcourait.

De son côté, le ténébreux ne pouvait s’empêcher de sourire : Il y était enfin arrivé. Après tant d’efforts d’incompréhension, de ressentiment et de bonheur, il avait enfin su se déclarer. Il y était finalement parvenu. Et l’euphorie qu’il ressentait à cet instant n’aurait pu être exprimer tant elle était immense.

Mais l’absence de réaction de sa meilleure amie le fit douter. Et s’il s’était trompé ? Qu’il avait mal interprété ? Elle ne bougeait pas, restant frêle et immobile entre ses bras. L’avait-il blessé ? En aimait-elle un autre ? Ce serait la chose la plus horrible qui puisse lui arriver.

Et alors que son esprit se perdait dans une infinité de questions sans réponses, un sourire rayonnant illumina le visage de son amante. Et tandis qu’elle se blottissait contre lui avec force et tendresse, elle lui souffle deux mots, de sa voix douce et chaleureuse, que seul eux purent entendre : Je t’aime.

 

 



news created by Erika Neves Brescia : 24.04.2021