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Bouvier De La Fuente Hugo


Clonalité.2.0

 

Clonalité

Par Hugo Bouvier de la Fuente

 

 

 

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- « Bonjour et bienvenue au Moment Technologie présenté par Luc Boffman. Aujourd’hui nous avons un invité très spécial…. Stephen Jones, chef de la compagnie hightech numéro 1 ; OrdinAir ! » Un sourire apparut sur le visage de Nathan, qui assit sur son sofa, était aussi excité que les dix millions autres téléspectateurs.

 Stephen Jones, le messie de la technologie de pointe. D’abord les webcams 3d puis des smartphones totalement holographiques et maintenant les ordinateurs les plus puissants sur terre disponibles pour tous !

La vie n’était plus comme avant. La technologie avait tout changé. Nathan prit une poignée de popcorns et les mit dans sa bouche. Il était tout seul chez lui et profitait de ses instants de solitude pour regarder ces interviews inédits sur les technologies de pointes. Après tout, sa mère détestait toutes ces innovations qu’elle disait ‘artificielles’, il n’avait jamais compris pourquoi et elle ne s’en justifiait jamais. Mais une chose était sûre, mieux valait garder son Holophone loin d’elle. Il se faisait tard et elle n’était toujours pas rentré ce qui commençait à inquiéter Nathan. Il se répétait que ce n’était sûrement rien. Ses yeux se reposèrent de nouveau sur le petit écran de son holophone dernier cri.

- « C’est un plaisir d’être de retour ici. Merci de m’accueillir ! » Commença Stephen Jones. Le présentateur et lui étaient assis face à face dans des chaises rouge-sang. On pouvait voir que derrière eux, il y avait une fenêtre avec une vue insolite. La ville de Paris éclairée de partout, et au milieu du paysage, l’unique et précieuse Tour Eiffel. Stephen Jones avait une longue barbe qui descendait jusqu’à son cou, il n’avait aucun cheveu. Ses yeux était d’un vert très obscur et il scrutait Luc Boffman intensément. Quant à Luc, on pouvait observer qu’il avait quelques kilos de trop et qu’il faisait plus attention à sa moustache qu’à ses cheveux qui allaient un peu dans tous les sens. Ils étaient tous les deux habillés en costard cravates. Celle de Boffman était noire et celle de Jones blanche.

- « Mais de rien, merci à vous d’être venu tout nous dire sur ce nouvel ordinateur qui va sortir dans exactement cinq jours. Excitant n’est-ce pas ? » Répondit le fameux présentateur.  Nathan n’entendit pas la suite. La sonnerie venait de sonner. Il se leva de son canapé bleu ciel et se dirigea vers la porte. Il vivait seul avec sa mère dans une petite maison d’un village de montagne. Ils n’étaient pas immensément riches mais ils vivaient dans le confort de la nature c’est à dire en vie très calme et remplie de balades dans le plein air. Nathan préférait rester chez lui à jouer à Assassin’s Creed No Future Without Murder 2 mais sa mère l’obligeait souvent à venir avec elle. “Vivre dans la montagne c’est un privilège, ce serait fou de ne pas en profiter” disait toujours sa mère. ‘Un privilège. Mon œil.’ La vie en montagne c’était ennuyant et barbant pensait le jeune garçon chaque fois que sa mère lui faisait le même discours. Nathan ouvrit doucement la porte pensant que c’était sa mère qui avait oublié ses clés. Après tout qui d’autre cela pourrait-il être ? C’était tard la nuit dans un petit village de montagne. Il poussa un petit cri quand il se retrouva nez à nez avec une officier de la police. Elle avait des cheveux qui arrivait à ses épaules et un regard plein de tristesse. Elle parla doucement, chaque mot par syllabes comme si elle craignait que le jeune garçon ne comprenne pas.

-Je suis vraiment désolé, votre mère elle… Sa voix commença à trembler. ‘Ma mère quoi ? Elle s’est cassé la jambe ? Le bras ? Elle devait rester plus longtemps au travail ? Elle avait dû partir d’urgence ?’ Le cœur de Nathan accéléra quand toutes ces pensées se formèrent dans sa tête. La policière retrouva soudainement sa voix. Ta maman a eu un accident de voiture. Elle n’a pas survécu.

Le monde de Nathan s’écroula quand il entendit ses mots. C’était comme si on lui avait enlevé ses poumons et qu’il ne pouvait plus respirer. C’était comme si quelqu’un lui avait versé un seau d’acide sur la tête.

-Ce n’est pas possible… Vous devez vous trompez, je l’ai vu ce matin elle était en pleine forme ! Il répétât les mêmes mots comme si c’était tout ce qui restait de la seule personne qu’il avait aimé. Vous devez vous trompez ! Il n’avait jamais connu son père. Il avait passé toute son existence avec sa mère. Il répétât la même phrase encore et encore. Sa voix devenait de plus en plus forte. Vous devez vous trompez ! VOUS DEVEZ VOUS TROMPEZ !

-Je suis désolé.

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-Regarde, pointa la nouvelle tutrice (Sonia) de Nathan. Tous ses élèves lui ont ramené des fleurs. Elle a été une personne tellement importante pour toute la communauté du village. Tu dois être fier.

 Ils étaient tous les deux devant la tombe de la mère de Nathan. Les funérailles s’étaient passées la semaine dernière. Beaucoup de personnes du village étaient venues. Et dans les jours suivant beaucoup de monde était repassé avec des fleurs. C’était gentil mais Nathan pensait que les villageois faisaient cela par pitié pour lui. Nathan était revenu tous les jours pour voir la tombe. Juste pour être sûr qu’elle était toujours là. Tous les matins à l’orphelinat, Nathan se réveilla en espérant que tout ce qui c’était passé n’était juste qu’un cauchemar. Mais bien sûr, rien ne changea. Sonia le suivait partout et s’occupait bien de lui. Mais il trouvait cela horrible de ne pas pouvoir être seul même pour une seconde. Comme si les adultes pensaient qu’il ne pouvait pas se remettre de sa tristesse tout seul. Surement c’était vrai mais Sonia ne faisait que l’énerver. Les larmes coulaient le long de ses joues. Elles allaient peut-être couler le long de la montagne et créer une nouvelle rivière.  

-Pourquoi serais-je fier ? Elle est morte. Elle n’a même pas pu rester en vie pour son fils. L’adolescent éprouvait de la tristesse mais aussi de la colère, la perte était une chose très étrange. Et il n’en pouvait plus.

-Ne dit pas ça. C’est la faute de personne, c’était un accident. Ce n’est pas juste et ça fait souffrir mais ça arrive. Il ne… Nathan lui coupa la parole et commença à lui crier dessus.

-Vous pensez que ça va m’aider ? Ma mère est morte pour rien. Elle était juste au mauvais moment au mauvais endroit. Vous ne pouvez pas comprendre, elle est morte pour rien.

-Tu as besoin de temps et c’est normal mais sache qu’il y a des personnes pour t’aider. Je te laisse un peu tout seul, viens me retrouver dans la voiture quand tu te sentiras prêt à retourner à l’orphelinat. Sonia se retourna et partit dans la direction de sa voiture. Nathan était enfin seul. Il sécha ses yeux avec son pull.

-Maman, je t’aime mais je ne peux pas retourner dans ce foutu orphelinat. Je rentre à la maison.

Il regarda en arrière juste pour être sûr que sa tutrice ne le voyait pas et il se mit à courir dans la direction opposée de la voiture. Elle n’allait pas tarder de se rendre compte qu’il s’était échappé mais il n’avait pas l’intention de rester chez lui longtemps. Juste le temps de se préparer pour un voyage. Il avait presque seize ans et dans deux ans, il serait majeur. D’ici là, il allait se cacher et vivre tout seul. C’était mieux que d’être emprisonner avec des personnes qui le traitaient comme un bébé. Pour la première fois depuis la mort de sa mère, un petit sourire apparut sur son visage.

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Nathan arriva à l’entrée de sa maison, il se dépêcha d’ouvrir la porte. Il entra rapidement chez lui et la referma à clé. Il ferma tous les volets. Mieux valait que personne ne le voit. Nathan entra dans sa chambre. Elle n’était pas très grande, juste un lit avec des couette rouge, une armoire et un petit bureau à côté du lit. Il ouvrit son armoire et prit un sac vert avec un logo marqué “Adventure Soldier”. Il mit dedans quelques vêtements et son ordinateur. Il passa après dans la cuisine pour prendre des barres de céréales, deux bananes et une boite de biscuit. Nathan respira profondément. Il ne lui restait plus qu’à choisir sa destination. Cela devait être quelque part où il se sentirait mieux. Il se rappela soudain un voyage quand il était petit. Il se souvint des rires de sa mère et d’un grand sourire pendant qu’il mangeait une glace. Il ne savait pas où mais il devait y avoir des photos quelque part. Excité à l’idée de retrouver ses souvenirs, il se dirigea vers la commode à côté du lit de sa mère. Elle y gardait un album photo. Nathan avait toujours trouvé ça bête, pourquoi avoir un nombre limité de photos dans un sorte de cahier quand on pouvait toutes les regarder sur son holophone ou même tout autre appareil électronique connecté à l’internet. Mais sa mère était comme ça. C’était comme si les choses tangibles avaient plus de valeurs que n’importe quoi d’autre. Pour la première fois, Nathan pensait que c’était peut-être vrai. Il trouva rapidement l’album photo et s’assit sur le lit de sa mère. Les souvenirs entrèrent rapidement dans la tête de Nathan. C’était comme s‘ils sortaient directement de l’album pour se diriger dans son cerveau. Il se mit de nouveau à pleurer. Il ne reverrait jamais sa mère. Elle était partie pour toujours. Avait-t-il dit à sa mère qu’il l’aimait ce jour-là ? Est-ce qu’elle le savait ? Et si elle était morte en pensant que son fils ne l’aimait pas ? Cette dernière année, Nathan avait passé moins de temps avec elle. Il avait grandi. Il pensait qu’en rejetant sa mère, il serait plus cool et autonome, qu’il serait presque un adulte. Il avait tort. La chose qui lui manquait le plus maintenant était tous ces bons moments avec sa maman. Quand ils cuisinaient ensemble ou qu’ils jouaient à cache-cache dans la maison. Il continua à regarder les photos : sa mère et lui avec trois ans devant cette maison juste quand il venait de déménager, une autre balade en montagne quand il devait avoir dix ans. Soudainement une photo tomba du cahier. Nathan la ramassa. Dessus il y avait lui, bébé qui venait de naître, il était dans les bras de sa mère, et à côté d’eux deux il y avait un homme. Nathan ne le reconnut pas tout de suite. Qu’est-ce qu’il faisait là celui-là ? L’homme avait une longue barbe et presque pas de cheveux. Il avait ses bras autour du cou de sa mère. Qui cela pourrait être ? Une seule pensée traversa l’esprit de Nathan. ‘Papa’ pensa-t-il. Sa mère avait toujours évité le sujet du père de Nathan. C’était pratiquement un tabou. Tout ce qu’il savait était qu’ils avaient divorcé juste après sa naissance et que sa mère était partie d’un côté et son père d’un autre. Si c’était bien lui dans la photo, il devait absolument le retrouver. Peut-être, qu’après tout, il n’était pas tout seul au monde. Il ne devait pas partir en voyage pour se rappeler de sa mère. Il devait rester dans le présent et retrouver son père. Nathan continua de scruter la photo comme si elle n’était pas réelle. Cette figure, ce visage. Nathan reconnu doucement qui était dans la photo. Stephen Jones. La star américaine de la Hightech, ça ne pouvait qu’être lui. Cela paraissait impossible mais Nathan était sûr de ne pas se tromper. Il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau.

Il courut dans sa chambre et prit son sac.  Il se dépêcha d’ouvrir son ordinateur. L’écran hologramme s’alluma et éclaira toute la chambre. Il se mit à rechercher en ligne. Des résultats apparurent immédiatement.

-Stephen Jones, OrdinAir version 9 fait un carnage dans les magasins.

-Stephen Jones avoue être un Anti-Clone.

Anti-Clone ? Bien sûr qu’il savait ce qu’était un clone. Il se rappela la leçon d’histoire où il avait appris l’explication complète sur le clonage pour la première fois. Il entendit la voix de son prof dans sa tête : “Il y a plus ou moins soixante ans la société fut complètement changée. On inventa le clonage. Je ne suis pas un prof de sciences mais ça marchait plus au moins comme ça : Avec un peu d’ADN on a pu recréer un embryon qui était exactement comme celui de la personne d’où il provenait. Le clonage fut d’abord utilisé par l’armée, ils clonaient les meilleurs soldats qui avaient des aptitudes phénoménales et un physique hors du commun. Cela permettait de créer une armée remplie de soldats presque parfaits. Rapidement les compagnies virent une opportunité. Le clonage devint vite commercial et tout le monde put l’utiliser. Quand des couples perdaient un enfant, ils pouvaient demander de le recréer à partir de son ADN. Tu pouvais vendre ton propre ADN à l’armée, aux hôpitaux ou à des compagnies. Pour certaine personne cela ne constituait pas un problème, après tout utilisant cette ADN naîtrait un embryon qui prendrait des années avant de ressembler à la personne originale. Si cette ADN venait d’une personne âgée, beaucoup pensait que c’était un peu comme laisser une partie de soi encore dans ce monde tout en se préparant à partir dans l’au-delà. Soixante ans plus tard, les clones sont partout dans la société et c’est maintenant dur voire impossible de reconnaître qui a été un humain original ou un clone. Une nouvelle forme de racisme était née. Beaucoup de personnes commencèrent à détester les clones. Des groupes extrémistes pensaient qu’ils n’étaient pas de vrais êtres humains et que de créer de la vie avec des machines était quelque chose d’horrible et impure.”

 Nathan s’en fichait de tout ça, de toute façon les histoires de clones, ça ne se passait pas dans un petit village de montagne. Il continua ses recherches en ligne jusqu’à trouver la page WorldKedia sur son probable père. Jones vivait dans une petite ville américaine dans le New Jersey. Elle s’appelait Brit Stone. C’était une ville surtout constituée de grosses compagnies hightech. Il rangea son ordinateur dans son sac et se mit à courir vers la porte. Il pensa ‘Papa, j’arrive’

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‘Enfin’ pensa Nathan en arrivant à la porte de sortie de l’aéroport de Brit Stone. Ça lui avait pris énormément de temp pour arriver ici. Il avait d’abord dû acheter un billet d’avion en ligne utilisant la carte bancaire de sa mère puis il avait descendu de son petit village à la ville la plus proche. De là il avait dû prendre un bus pour l’aéroport. Arrivé à l’aéroport il avait dû négocier avec tous les contrôleurs de sécurité pour qu’ils le laissent voyager seul. Il leur avait dit que sa mère l’envoyait voir son père qui vivait en Amérique. Il avait pu se reposer un peu dans l’avion mais arrivé à Brit Stone il avait pu passer tous les contrôles sans problème. Nathan n’avait jamais fait tout ça tout seul. Et ça l’avait beaucoup stressé.  Mais c’était bientôt fini. Il allait retrouver son père. Il devait juste allait à son entreprise qui était au Nord de la ville.

En sortant de l’aéroport Nathan remarqua tout de suite des immeubles qui touchaient le ciel avec leur pointe. Dans les villes remplies de grosses compagnies, c’était normal. Mais il n’en avait vraiment pas l’habitude puisqu’il avait vécu presque toute sa vie dans un petit village de montagne.  

Il appela le premier taxi qu’il vit :

-Taxi ! OrdinAir s’il vous plaît. Demanda-t-il en anglais. Sa mère avait toujours voulu qu’il l’apprenne puisque c’était une des langues les plus utilisées dans le monde. La voiture s’arrêta et le taxi répondit.

-Entre !

Il lui fallut quinze minutes pour arriver au bâtiment principal de OrdinAir. Ce fut les quinze minutes les plus longues de sa vie. Des centaines de pensées différentes déferlaient dans sa tête. ‘Et si mon père ne m’aimait pas ?’ ‘Et si ce n’était pas une bonne personne ?’ ‘Et si ma mère l’avait quitté pour une bonne raison ?’ et la pire ‘Et si c’était mon père qui avait quitté ma mère à cause de moi ?’ Nathan avait appris que son père était une personne très complexe qui travaillait énormément. Il savait aussi qu’il gardait sa vie privée comme un secret total. Il ne savait même pas s’il était marié ou s’il avait d’autres enfants. Mais il ne pouvait pas se tromper. Cette photo en était la preuve. Stephen Jones devait être son père. Si Nathan s’était trompé… Il serait alors seul au monde.

Le taxi le déposa juste devant la porte. Le QJ OrdinAir était énorme. Il était constitué de trois gratte-ciels reliés avec une passerelle rempli de terrasses et de verdure. Le bâtiment du milieu était le plus grand et le logo de la compagnie était figé dessus. Le logo représentait une flèche montant vers le haut avec les lettres O.R.D.I.N.A.I.R écrites dessus commençant avec le R en bas et le O en haut vers la pointe de la flèche. Nathan se rapprocha de la porte principale. A chaque pas, son cœur battait plus fort. Il sentit la sueur lui couler de partout. Ce qui allait se passer ici, allait changer sa vie pour toujours. Il respira profondément et entra.

  OrdinAir était une des plus grosses compagnies du monde. Et on pouvait le voir tout de suite en entrant. Il y avait la réception circulaire au milieu de l’entrée et tout autour des hologrammes interactifs montrant l’histoire de la compagnie. Il y avait deux escaliers style mansion et château sur les côtés. Et en plus il y avait des fleurs collées sur tous les murs, sur les escaliers et les bureaux. Il se dirigea vers la réception.

-Bonjour, je cherche Stephen Jones. Je dois lui parler urgemment. Nathan parla timidement et doucement. 

-Nathaniel, bien sûr. Ton père est dans une réunion, il finira bientôt. Tu peux l’attendre dans son bureau. Répondit la dame à la réception. Elle parlait comme si elle le connaissait pourtant ils ne s’étaient jamais rencontrés avant. Son père avait-t-il parlé de lui à toute son entreprise ? Même à sa réceptionniste ?  Ils semblaient savoir qu’il existait. Cette pensée le soulagea énormément. La réceptionniste qui avait parlé était habillée avec une chemise bleu clair. On pouvait voir qu’elle avait beaucoup de maquillage. Elle avait un badge marquer ‘Linda Sparks’. Nathan ne put s’empêcher de demander.

-Je préfère qu’on m’appelle Nathan. Mon père sait-t-il que je viens. Est ce qu’il m’attend ?

-Nathan ? Vraiment ? D’accord de toute façon c’est ton nom. Je ne crois pas qu’il sache que tu viens. Mais sa sera sûrement une bonne surprise, ce n’est pas tous les jours que son propre fils vient le voir au travail. Dis-moi, as-tu changer de coupe de cheveux ? Cela fait longtemps qu’on ne sait pas vu et tu sais que ton père aime garder sa vie privée un secret pour vous protégez. Alors il ne nous montre jamais des holophotos. Ça te va bien. Que ce qu’elle voulait dire par vous ? Lui et sa mère, savait elle qu’elle était morte ? Sa mère lui avait dit que quand il était petit il avait des cheveux frisés. Peut-être c’était de sa qu’elle voulait parler.

-Oui c’est vrai qu’ils ne sont plus frisés. Je peux toujours accéder son bureau et l’attendre là-bas ?. Demanda-t-il.

-Pas de problème, voici les clés. Elle lui donna une carte avec marqué dessus : Bureau du directeur. Ce bâtiment vingt-neuvième étage. C’est le bureau sur la droite de l’ascenseur. Tu ne peux pas le manquer. Je suppose que tu sais déjà tout ça. Bon je te laisse et je passe le message à ton père que tu es là. 

-Merci

Nathan ne devait plus que patienter un peu. Bientôt il retrouverait son père.

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‘Bureau à droite de l’ascenseur ? Mon œil’ pensa Nathan. Il avait dû chercher tout l’étage pour trouver une porte avec le nom Stephen Jones. Son bureau était énorme avec une grande fenêtre derrière sa table. Il y avait un ordinateur de dernier cri qui n’était pas encore en vente. Il y avait une bibliothèque remplie de vieux livres et un grand holo-écran positionné sur un coin de la pièce. Il était allumé sur les nouvelles.

-Émeute de clone dans les rues de New York. Des rues entières occupées et déjà trois morts dont deux abattus par la police locale. Ces groupes de clones extrémistes disent qu’ils ne veulent plus être traités comme des copies inutiles ou des sous-hommes. C’est le plus grand regroupement de clones de l’histoire de l’humanité. On peut voir l’étendue des dégâts depuis notre hélicoptère, c’est impressionnant.

La caméra bougea et montra les rues de New York en feu. D’un côté les protestants et de l’autre la police qui commençait à tirer. La caméra changea d’angle de nouveau montrant le présentateur.

-On peut entendre des coups de feu. La police a commencé à tirer. Après plusieurs sondages que nous avons menés, nous avons la preuve que plus de 53% de la population est contre les clones. Ils pensent que le clonage aurait dû être plus contrôlé et sélectivement disponible pour les organisations reliées au gouvernement. Ce que nous voyons maintenant sont les conséquences des mesures laxistes des gouvernements précédents ! Si ça continue comme ça, il risque d’avoir beaucoup de…

Nathan trouva la manette et éteint la télé juste avant que le présentateur finisse sa phrase. Il ne pouvait pas entendre le mot ‘mort’ encore une fois. La mort c’était horrible point barre. Qui que ce soit, mourir n’est pas la bonne option. Il y’avait de plus en plus d’émeutes et de manifestations de clones tout autour de monde. Dès que les gens savaient que tu étais un clone, tu n’étais plus traité comme un humain normal. Il te voyait plus comme une fausse copie. Nathan avait entendu pleins d’histoire sur des clones qui s’étaient suicider à cause de cela. Sa mère lui avait toujours appris qu’il fallait traiter les clones comme s’ils étaient des originaux et qu’il n’y avait pas vraiment de différence entre eux. Juste que les clones avaient la même tête et même goût que quelqu’un d’autre. Nathan trouvait que c’était normal d’en avoir marre d’être traité comme un animal mais que ce n’était pas une raison de détruire des rues entières. Il se dirigea alors vers la fenêtre et se mit à regarder la vue. Depuis le bureau de son père, il pouvait voire toute la ville. Que des grands bâtiments. Il pensa ‘Maman, si seulement tu étais encore là. Je ne sais pas ce que tu penserais si tu me voyais. Je serais bientôt avec Papa. Je pense qu’il sait que j’existe. J’espère qu’il m’aimera.’ Soudainement, quelqu’un toqua à la porte.

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De nouveau le cœur de Nathan battait la chamade. Son père était là derrière la porte. Il était là. Juste là. Il sentit la sueur descendre de sa tête.

-Entrez

La porte s’ouvrit. Et Nathan se trouva nez à nez avec la réceptionniste.

-Je suis désolé, tu père est encore occupé et cela pourrait encore prendre quelques heures. Être chef n’est pas simple tu sais. Tu veux que je te ramène chez toi ? Je suis réceptionniste mais je suis aussi une des assistantes de ton père.

Nathan était extrêmement déçu mais il n’allait pas passer à côté d’une chance de visiter sa nouvelle maison.

L’assistante de son père parla énormément pendant le voyage.

-Quelque chose d’urgent à dire à ton père ou juste les choses habituelles de familles ? Si tu veux je peux quand même lui passer le message quand je reviens au QG. Elle ne savait pas qu’il ne se connaissait même pas. Décidément son père gardait sa vie privée, très privée.

-Truc de famille. Il ne voulait pas lui parler. Il ne la connaissait pas. Il voulait juste rentrer chez lui et retrouver son père.

-Ta belle-mère va bien ?Demanda-t-elle de nouveau. Belle-mère ? Peut-être pensait elle que comme son père et sa mère n’était plus ensemble et que sa mère était en fait sa belle-mère.  Elle ne savait donc rien. Peut-être que Stephen Jones ne leur avait pas dit que sa mère était morte. Peut-être qu’il ne savait pas non plus. Elle n’avait rien besoin de savoir. Il mentit pour essayer de terminer cette conversation.

-Oui.

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L’assistante le déposa juste devant chez lui. Il était époustouflé. C’était une maison énorme avec des grosse fenêtre partout. La porte était faite d’un verre bleu ciel opaque. Pour entrer il dû mettre son empreinte de pouce sur un bouton localisé à côté de la sonnette. La porte s’ouvrit tout de suite. L’intérieur était immense. La première pièce qu’il vit fut le salon qui avait un écran hologramme géant et de long sofas bleus. La cuisine était la pièce juste à côté, elle était rempli d’équipement de derniers cris. Sa mère aurait sûrement détesté ça. Il monta les escaliers pour trouver sa chambre. Elle était énorme (de nouveau) avec tout ce qu’il pouvait aimer. Au centre un grand lit avec des coussins géants. Des skateboards sur tous les murs. Et des posters holographiques de jeux vidéo qu’il avait adoré. Il avait même sa propre holo-télé certes un peu plus petite que celle du salon mais elle avait une PS7. Tout était parfait dans cette maison. Une larme coula sur sa joue. Une larme de joie ou de tristesse ? Il ne savait pas. Il avait tout perdu et tout retrouvé. Il avait perdu une mère et maintenant il allait avoir un père. Il était fatigué de toutes ses émotions. Il se coucha sur son nouveau lit. Et laissa le sommeil l’emporter. Il était chez lui.

Un bruit soudain qui venait de la porte réveilla Nathan. Cette fois ça ne pouvait être que lui. Son père. Il se leva brusquement et courut. Il descendit les escaliers à la vitesse lumière.

-Papa c’est moi ! Cria-t-il. Nathan trébucha sur une marche et dévala les escaliers. Il se retrouva sur le parquet du rez-de chaussée avec une vue direct sur le plafond. Il avait tort… de nouveau. Une tête apparue devant la vue de Nathan.

-What the f**k. T’es qui toi ? dit la figure. ‘Il me ressemble comme deux gouttes d’eau pensa Nathan. C’est qui ce c**.’ Nathan se mit debout le plus vite possible. La figure juste devant Nathan avait des cheveux plus longs que lui mais c’était bien lui. Un autre lui. Il avait un skateboard à la main. Et son regard transperçait Nathan.

-Tu es moi. Ce n’est pas possible. Tu fais quoi là ? Une blague ? La figure ressemblant à Nathan regarda autour. Ce n’est pas marrant. Il cria cette dernière phrase dans toute la maison. 

-Ce n’est pas une blague. T’es supposé être qui toi ? Je vis ici. Stephen Jones c’est mon père. Répondit agressivement Nathan. Les deux jeunes hommes se rapprochait de plus en plus. Le Nathan numéro deux était plus grand que Nathan, d’une dizaine de centimètres.

-Comment tu peux vivre là ? J’ai vécu ici toute ma vie. Et mon père ne t’a jamais mentionné. T’es sûr que tu n’es pas un foutu clone. T’es plus jeune que moi après tout. Nathan commençait à paniquer. Rien ne faisait du sens. Son père ? C’était bien son père non ? Il avait trouvé sa photo chez lui. Ça devait être l’autre l’imposteur. 

-C’est toi le foutu clone. Ici c’est chez moi, dégage. Ou je te fais dégager. Nathan commença à parler vraiment sur la défensive. Il n’utilisait pas souvent ce langage avec des adultes mais il était un lycéen. Il savait comment se défendre et comment impressionner les autres. Mais l’autre avait marqué un point. Il était plus petit que lui. Pourrait-t-il vraiment le battre ? Et Il y avait toujours cette question qui lui trottait dans la tête. Et s’il était vraiment le clone.

-Tu te moques de qui ? C’est toi qui vas sortir de là ou je te bute. Les mains de Nathan bougèrent plus vite. Il balança son poing dans la figure de son ennemi. Nathan numéro deux ne le prit pas bien. Il fonça dans Nathan et le souleva pour après le jeter au sol. Nathan sentit de la douleur dans tout son dos. Il essaya de se soulever mais l’autre Nathan lui donna un coup de pied dans sa tête. Il sentit le sang couler de son nez. 

-Je ne veux pas de clone ! Cria-t-il sur Nathan. Il brandit son skateboard pour le frapper.

-Arrête ! Hurla une voix familière. Stephen Jones apparut dans la pièce. En marchant doucement mais avec un pas lourd. Il tendit sa main à Nathan. Nathan se souleva grâce à son aide.

-Je voix. Je suis désolé que vous vous découvrez dans des circonstances comme ça. Je suppose que sa devait arriver. Asseyez-vous. Je vais tous vous expliquer.     

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Les trois étaient assis à la table de la cuisine. Nathan regardait fixement son ‘père’ et Nathan 2. Les deux lui retournèrent la faveur. Stephen était exactement comme à la télé avec son costume cravate. Nathan ne comprenait rien du tout. Mais il savait une chose, lui et l’autre Les Nathan n’étaient pas juste ressemblants. Ils étaient pareils. Des clones. Une petite partie de lui avait peur. Et si c’était lui le clone ? Et si toute sa vie avait été un mensonge. Non. Ça ne pouvait pas être vrai. Stephen commença à parler :

-J’ai rencontré votre mère il y a vingt-trois ans. Nous étions alors tous les deux à New York, je venais de sortir de l’université et elle était dans sa dernière année. J’ai tout de suite su qu’elle n’était pas comme les autres, c’était la première femme que j’ai aimée. Stephen commença à parler plus doucement. Son regard était maintenant nostalgique. Il se remit à parler. Et elle ressentait la même chose pour moi. Quelque mois plus tard on vivait ensemble. C’était vers cette époque que je commençai à créer ma propre compagnie. Et votre mère était extrêmement impliquée. Rapidement on se maria. Ces moments de nos vies furent magnifiques. Anna (votre mère) travaillait dans une école prestigieuse et je commençais à devenir célèbre. Les années qui suivirent furent des années très intenses où nous avons travaillé tous les deux énormément. Cette relation qui était avant parfaite se brisa doucement. Et le stress sortit le pire de nous deux ce qui causa beaucoup de disputes. Mais heureusement tout se fixa quand le premier téléphone holographique sorti. Ma compagnie gagna des millions de dollars. Et je pris congé pendant quelques mois. Un an plus tard Nathaniel était né. ‘Nathaniel’ pensa Nathan. ‘C’était comment la réceptionniste m’avait appelé.’ Les pièces se mirent toute ensemble. La réceptionniste avait cru qu’il était l’autre Nathan c’était pourquoi elle avait été si gentille et familière avec lui. Mais avec l’arrivé de Nathaniel, nos disputes reprirent. Je m’étais remis à travailler et OrdinAir était alors une compagnie qui valait des milliards. Je voulais aller encore plus loin et sortir des nouveaux produits tous les trois mois. Pendant ce temp Anna avait dû arrêter de travailler pour s’occuper de toi. Il regarda Nathaniel. Un jour alors que je rentrais tard d’un voyage à Hong Kong, elle me posa un ultimatum. Elle voulait que je passe plus de temp en famille et elle en avait marre de ne pas me voir pendant des semaines. Malheureusement, je ne l’ai pas écouté. Une semaine plus tard, j’étais parti à Paris pour une conférence de presse. Et je restai là-bas deux semaines avec une collègue avec qui je m’étais rapprochée beaucoup. Trop sans doute. Je ne lui avais pas dit que j’étais marié ni que j’étais père. Elle m’embrassa spontanément à la fin d’une conférence de presse, ce fut filmé et votre mère le vit sur le net. Cette fois, Anna demanda le divorce. C’était à ce moment-là que je réalisai l’erreur que j’avais faite. J’essayai de la convaincre de rester, que j’allai tout arrêter mais elle n’écouta pas. Elle voulut partir de ma vie pour toujours et avec Nathaniel. Je ne pouvais pas la laissez faire. On porta tous les deux plaintes. On voulait tous les deux te garder mais ta mère voulait retourner chez elle en France et moi je voulais rester avec ma compagnie aux États-Unis. Je ne pouvais pas te perdre aussi. Alors j’ai utilisé mon argent et mon pouvoir pour gagner le procès et je t’ai gardé. Mais ta mère ne pouvait pas laisser cela arriver. Elle porta plainte de nouveau. Et elle commença à m’attaquer par tous les moyens légaux. On n’arrivait pas à trouver un accord. On te voulait tous les deux. Mais on entrevit une solution. Et si on avait deux Nathaniel ? On pourrait en avoir un tous les deux. Je ne voulais absolument pas que ça arrive mais c’était la seule issue alors j’ai dû donner mon accord. On prit de ton ADN et on créa un clone embryon, qu’on inséra dans le ventre de Anna. Elle partit ensuite en France. Je ne l’ai jamais revu. Stephen respira profondément et regarda Nathaniel puis Nathan. Nathan ne pouvait pas le croire. Il n’était pas vrai, il était une copie. Toute sa vie avait été un mensonge.  De A à Z. Sa mère lui avait menti toute sa vie. Elle était morte en lui mentant. Des larmes coulèrent de ses joues de nouveau. C’était horrible. Il avait perdu sa mère et maintenant son identité. Pourrait-t-il se regarder dans un miroir de nouveau.

-Je suis désolé, mais tu ne peux pas rester. Je ne sais pas ce que tu fais ici. Retourne chez ta mère. Tu sais la vérité maintenant je ne peux plus te voir. Tu n’es pas mon fils, tu es une copie. Tu étais la seule option mais essaye de comprendre. Mon fils n’est pas unique. Mon fils a été recréer par la femme qui m’a brisé le cœur. Je suis désolé. Dit Stephen à Nathan. Il parlait agressivement. Et une certaine partie de Nathan comprenait. Les clones, c’était comme s’ils volaient l’identité des personnes. C’était un voleur. Mais ou allait-t-il aller ? Il ne voulait pas rentrer à l’orphelinat après tous ses espoirs et efforts, venir ici avait été sa seule option. Nathan essaya de parler.

-Je ne peux pas rentrer en France. Ma mère est morte. Je suis venue ici espérant de retrouver un chez moi. J’ai trouvé une photo avec vous. Je pensais… Le regard de Stephen changea et celui de Nathaniel aussi. Des larmes coulèrent des yeux de Nathaniel.

-Pourquoi tu as attendu de me dire ça papa ? Pourquoi ? Je ne pourrais jamais rencontrer ma mère. Jamais et en plus j’ai un clone. Je ne suis pas le seul comme moi. Il y’a un autre moi ! Il se leva brusquement et sorti de la pièce. On entendit un claquement de porte. Il ne restait plus que Nathan et Stephen.

-Anna est…morte ? Sa voix se brisa. Nathan acquiesça de la tête.

-S’il vous plait ? Je n’ai nulle part où aller. Peut-être que ma mère vous pardonnerait si vous me laissiez vivre ici. Just deux, trois ans. Juste le temps que je devienne majeure. S’il vous plait. Nathan pleura à chaudes larmes maintenant. Sa vie était un cauchemar. Mais peut-être s’il pouvait rester ici se serait mieux. Il devait essayer. Il avait juste besoin d’un toit. Même s’il vivait dans un garage. 

- Je ne peux pas. Je te déteste. Tu es la plus grosse erreur de ma vie. Tu es le symbole de la pire partie de moi-même. Tu ne peux pas rester ici. Mais je ne peux pas t’abandonner. Je connais quelqu’un. Enfin cette personne ne me connaît pas personnellement. Enfin bon. Elle pourra t’aider. J’en suis sure. Mais avant que je te donne son adresse et un peu d’argent pour survivre. Promets-moi quelque chose. Je ne veux jamais te revoir. Jamais entendre parlait de toi. Et la même chose pour Nathaniel. Ne t’approche pas de lui. Disparaît de ma vie. Promets-le-moi.  Si c’était la seule option. Il ne pouvait qu’accepter.

-Je vous le promets.

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Nathan était devant la porte de son dernier espoir. Stephen Jones lui avait donné un paquet d’argent et l’adresse de la personne qui pensait pouvait s’occuper de lui. Après ça, il c’était dépêché de partir. Il était maintenant de retour en France à Dijon. L’argent que lui avait donné Stephen Jones avait été plus que suffisamment pour s’acheter un billet d’avion et prendre un taxi sans conducteur jusqu’ici. Stephen Jones lui avait que dit que cette personne était d‘origine française et qu’elle était un clone aussi. Il ne lui avait dit rien d’autre. L’inconnue vivait dans une petite maison jaune pas très loin du centre. Sur la boite aux lettres il n’y avait qu’un nom. Nathan supposait donc que cette personne vivait seule. Il toqua à la porte. Il entendit une voix très familière répondre.

-J’arrive ! La porte s’ouvrit rapidement. ‘Maman’ pensa Nathan. La figure devant Nathan était exactement comme celle d’Anna. C’était le clone de sa mère ?  Sa mère avait été cloné elle aussi. Un autre secret qu’elle avait gardé.  Le clone fixa Nathan. Elle se remit à parler. Ne t’inquiète pas. Je sais qui tu es. Allez entre !  Je viens de cuisiner des frites.

Il sentit pour la première fois depuis cette nuit-là que sa mère était avec lui. Dans son cœur ou peut être comme un esprit autour de lui et qu’elle le regardait. Nathan pensa alors ‘Je n’ai peut-être pas tout perdu.’     

 

La Fin (ou le début)




Envoyé: 19:32 Mon, 25 March 2024 by : Bouvier De La Fuente Hugo age : 13